Alors que les difficultés s’aggravent pour des millions de nos concitoyens et concitoyennes confrontés à l’inflation persistante, le Président de la République et le gouvernement s’obstinent à vouloir imposer un recul de l’âge de départ en retraite à 64 ou 65 ans.
Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, il n’y a aucune nécessité économique à cette réforme. Il n’y a pas de menace de déficit insurmontable de notre système de retraite. Quand il a fallu sauver les banques en 2008, ou les entreprises pendant le COVID on a ouvert la planche à billets et pour bien plus que le déficit actuel du système de retraites !
Cette réforme injuste et inefficace est rejetée par une majorité de Françaises et Français et toutes les organisations syndicales de salariés. Ensemble, nous défendons notre système de retraite par répartition et la solidarité qui le fonde.
Nous nous réjouissons de l’intersyndicale et nous soutiendrons toute date de mobilisation qu’elle décidera.
Car derrière des arguments fallacieux d’urgence pour « sauver le système de retraite français », se cache un autre objectif : celui de repasser sous la barre des 3% de déficit d’ici 2027 après la crise sanitaire, déficit lui-même creusé par les cadeaux fiscaux accordés ces dernières années. Pour résorber ce déficit, d’autres leviers existent que de ponctionner toujours les plus faibles salaires, notamment l’augmentation des cotisations patronales ou encore l’amélioration du taux d’emploi des séniors.
Le gouvernement Macron s’obstine à imposer des mesures injustes et brutales aux plus précaires et aux classes moyennes, en contraignant le moins possible les grandes entreprises et les grandes fortunes : c’est pourtant là qu’est l’urgence, sociale et climatique : il n’y a pas de secret, la seule solution c’est de faire contribuer davantage les riches à l’effort social et climatique.
Après des réformes non concertées à coup de 49.3, ce nouveau projet de loi gouvernementale sort du chapeau, et ce sont, encore une fois, les classes moyennes qui vont trinquer avec un allongement de leur durée de cotisation allant même parfois au-delà l’âge légal (repoussé à 43 ans) pour obtenir une retraite à taux plein.
Quel modèle de société souhaitons-nous ? Celui où on s’épuise au travail alors que quelques ultrariches accumulent les richesses et tuent la planète ? Augmenter l’âge légal du départ à la retraite c’est augmenter mécaniquement les coûts liés aux invalidités et aux accidents de travail. De même que les coûts liés au chômage des séniors. Et n’oublions pas qu’à 64 ans, 29% des hommes les plus pauvres sont déjà morts…
Le discours sur l’allongement de la durée de vie est sans cesse mis en avant alors que l’espérance de vie en bonne santé n’a pas augmenté depuis plus de 10 ans et s’élève en France à 64,1 ans pour les femmes et 62,7 ans pour les hommes. Alors le débat ne devrait-il pas se positionner sur le
comment vivre mieux ?
Cette réforme des retraites n’est ni justifiée ni urgente ; la véritable question c’est la meilleure répartition du travail et des richesses, l’amélioration des conditions de travail et des salaires..
Aussi, EELV Brest soutien et rejoint la mobilisation organisée par les syndicats, jeudi 19 janvier prochain, partout en France et notamment à Brest, à partir de 10h30 place de la liberté.