Primark ouvre ses portes ce mardi à Coat ar Gueven, dans le centre-ville de Brest. Doit-on s’en réjouir pour l’attractivité du centre commercial en perte de vitesse depuis plusieurs années, ou au contraire, y voir l’avènement d’un énième magasin de prêt-à-porter jetable servant un modèle économique consumériste ?
Le changement climatique est désormais une évidence pour toutes et tous (même si certain avait du mal à le prévoir) et nos modes de consommation en sont la principale cause. Il nous faut donc dès maintenant nous poser la question de savoir si nous souhaitons continuer à consommer et donc produire toujours plus ou acheter des produits durables et de qualité ?
Une fast fashion à bannir
L’enseigne Primark, qui appartient désormais à la société Associated British Foods, multinationale britannique de l’agroalimentaire aux 415 magasins dans le monde entier (dont une vingtaine en France) et au chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros, est devenue la troisième chaîne mondiale de prêt-à-porter.
Son modèle économique se base sur des volumes de ventes très importants de vêtements de basse qualité finalement jetables car de faible qualité et soumis à l’éphémère de la mode. Les habits « tendances » sont fabriqués principalement en Turquie et en Moldavie, et les vêtements « basiques » sont produits en grandes séries en Inde, en Chine, au Vietnam ou au Bangladesh.
Dans un contexte de crise économique et de forte inflation chacun et chacune s’interroge sur sa consommation, fait des économies, parfois même sur des choses élémentaires de la vie comme l’alimentation ou le chauffage.
Nous ne pouvons donc que déplorer l’installation d’un magasin de vêtements de mauvaise qualité et éphémères dans un contexte si difficile pour les français et les française.
Quels emplois ?
Bien sur des emplois seront créés, mais quels emplois, dans quelles conditions de travail ? D’anciens employés de Primark révèlent des conditions de travail accablantes et le turn-over y est particulièrement important, de l’ordre de 25 %.
Des produits de qualité pour toutes et tous
Ce modèle de consommation mondialisée aux antipodes du consommer et produire local n’est pas un modèle durable, ni pour les travailleurs, ni pour l’environnement, ni pour les consommateurs.
Des alternatives existent, que ce soit les vêtements de seconde main, largement démocratisés par des sites comme Vinted, ou l’achat de vêtement de meilleur qualité indémodables.
Arrêtons de prendre les citoyens pour des consommateurs avides de dépenser tout leur argent dans de l’achat compulsif, à la recherche de plaisirs éphémères. Reprenons le pouvoir sur notre vie et notre consommation afin qu’elle corresponde à nos réels aspirations et un bonheur plus durable.
Pour tout cela, le Groupe local de EELV Brest déplore l’installation de ce nouveau grand magasin. Cette installation doit être l’occasion de s’interroger sur nos modes de consommation pour ne plus céder aux mirages de la mondialisation low-cost.